Lu dans la "Nouvelle République"

Publié le 23 Novembre 2013

Deux-Sèvres - Thouars - Emploi

" Pour être bon, le vin a besoin de sympathie "

Nicolas Reau, vigneron, exprime ainsi une sensibilité qui colle à l’image des vins naturels. Invité par Porte Ouverte Emploi, son message a été partagé.

L'association Porte Ouverte Emploi agit à la manière des entreprises d'intérim, elle propose à des employeurs des salariés pour des missions de durée plus ou moins courtes. Mais sa vocation va au-delà, elle accompagne ses inscrits (340 en ce moment) en leur offrant des perspectives de formation, des soutiens sociaux. Naturellement, pour fonctionner au mieux il lui faut compter sur des employeurs qui sauront comprendre et partager ces enjeux. Cela s'appelle aussi l'économie solidaire.

Tout à la main

Il y a peu POE a ainsi demandé à Nicolas Reau, vigneron à Sainte-Radegonde, de venir participer à une réunion de bilan, dans ses locaux du pôle Anne-Desrays. Nicolas Reau, qui veille sur sa vigne de façon naturelle, a besoin de main-d'œuvre notamment lors des vendanges, elles sont accomplies exclusivement à la main, ce qui est devenu rare dans le vignoble national. Ils étaient donc huit personnes (six hommes et deux femmes) de POE à rejoindre l'équipe composée également de salariés agricoles occasionnels. « Cela me convient puisque POE s'occupe des déclarations et des feuilles de paie », dit Nicolas qui aime aussi ce chaleureux brassage.
Le personnel est toujours inquiet de découvrir l'atmosphère de travail, la plupart vient la veille repérer les lieux pour être certain d'être là en temps et heure. Discrète reconnaissance qui traduit une touchante inquiétude. Sur place, la glace a été vite rompue. « Après le café, j'étais rassurée », dit Brigitte.
Nicolas, de son côté, a salué la conscience professionnelle de ces gens humbles et travailleurs, au point qu'il est question après cette rencontre d'aller plus loin en concevant une courte formation de taille de vigne au lycée viticole de Montreuil-Bellay, pour élargir la palette des compétences. Car la vigne menée dans le respect de la terre a besoin de ceux qui savent la soigner, la bêcher, la tailler, lui retirer les bois anciens, lui enlever les bourgeons en surnombre, la palisser… Le vin naturel exige ces efforts considérables que la machine ne saura jamais remplacer. Plus encore, le vin a besoin de cette sollicitude pour être bon. C'est le principe immuable et fructueux de l'échange. Alors d'autres résonances s'animent, celles qui fondent une sorte d'harmonie. Certes l'idée est un peu désuète par les temps qui courent, mais elle est vraie, plus encore elle réconforte.

Cette action a été notamment menée par la responsable de POE Annie Caillosse et Mona Yven, chargée de développement.

Lu dans la "Nouvelle République"

Rédigé par Nicolas Reau

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